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Jean-Baptiste
Autor: Jean-Baptiste
Jean-Baptiste est un ingénieur en environnement spécialisé dans les cannabinoïdes et leur utilisation, il évolue également dans le milieu du sport professionnel. Passionné par l’application des molécules issues du chanvre sur les humains et les animaux, il rédige de nombreux articles sur Hexagone Vert : études scientifiques, nouvelles applications du chanvre, CBD dans le sport, …
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L’histoire du cannabis médical

 

L’histoire du cannabis médical résumé dans ses grandes étapes. Cette fresque n’est pas complète, n’hésitez pas à nous faire part de vos ajouts !

 

 

La première mention de l’usage médical du cannabis remonte à l’an 2700 avant J.C., où la plante est citée dans le Grand Herbier, ouvrage de l’empereur-botaniste chinois Shen-Nung. Le chirurgien chinois Hua-Tao (141-208), prescrivait un mélange de vin et de résine de cannabis, le Mafo Sam, comme analgésique avant une intervention .

L’empereur-botaniste chinois Shen-Nung

En Inde, d’après les textes sacrés, les dieux donnèrent le chanvre aux hommes afin qu’ils connaissent l’extase, le courage et les désirs sexuels plus intenses. Il était également prescrit dans la médecine indienne pour stimuler l’appétit, combattre les insomnies et les douleurs, traiter la tuberculose, la dysenterie, la coqueluche et les maladies vénériennes.

L’effet antalgique du cannabis est donc connu très tôt, puis disparaît des revendications thérapeutiques jusqu’au XXème siècle.

Du Moyen-âge au XVIIIème siècle, les sociétés musulmanes répandirent l’emploi du cannabis auquel elles prêtaient de nombreuses vertus thérapeutiques, en particulier dans l’épilepsie.

Durant cette période, des botanistes français recommandaient la plante contre « les nodosités goutteuses, les tumeurs et autres enflures dures ».

Un pasteur anglais nommé Robert Burton publia en 1621 un recueil intitulé Anatomie et mélancolie dans lequel il recommandait le cannabis dans le traitement de la dépression.

Anatomie et mélancolie

C’est le naturaliste suédois, Carl von Linné, qui le décrivit pour la première fois scientifiquement en 1759 et qui donna au cannabis son nom scientifique actuel : Cannabis sativa .

Au XIXème siècle les médecins français partis avec Bonaparte en Egypte virent dans le haschich une véritable panacée et en firent l’éloge à leur retour en France. Parmi eux, le docteur Louis Aubert-Roche déclara le cannabis remède souverain contre la peste et publia en 1835 un traité à ce sujet De la peste et du typhus d’Orient. Sur onze cas graves de peste, Aubert-Roche obtint la guérison de sept d’entre eux, qu’il attribua au haschich, mais ne put poursuivre son expérience car l’épidémie avait cessé en France.

En Italie, Poli, Valieri et Erba ont commencé très tôt également à étudier ce cannabis, en l’extrayant d’Egypte afin de pouvoir analyser ses effets en Europe.

Willian B.O’shaughnessy, jeune professeur à la faculté de médecine de Calcutta, après avoir testé le cannabis sur des animaux, commença à le prescrire à ses patients atteint de rage, d’épilepsie, de tétanos et de rhumatismes. Il décrivit en 1839, la teinture de chanvre (une solution de cannabis dans de l’alcool, administrée par voie orale) comme un des meilleurs antispasmodiques qui puisse exister. De retour en Angleterre en 1842, il approvisionna les pharmacies en cannabis. Très rapidement, les succès obtenus incitèrent des médecins en Europe et aux Etats-Unis à prescrire des extraits de chanvre dans de nombreuses pathologies.

Willian B.O’shaughnessy

Le cannabis qui apparut en 1854 dans la pharmacopée américaine, était indiqué dans le traitement de près d’une centaine de maladies, avec cependant une mise en garde stipulant que le produit était dangereux à hautes doses et qu’il s’agissait d’un narcotique puissant.

En 1867, dans le Dictionnaire de Thérapeutique Médicale et Chirurgicale de Bouchut et Despres, on pouvait lire la définition suivante du chanvre indien : « Plante de la famille des urtacées, dont une espèce, le chanvre ou cannabis indica sert à la préparation d’un extrait appelé le haschich, qu’on emploie à la dose de 2 à 4 grammes, contre le rhumatisme, l’hydropisie, le tétanos, l’hydrophobie et une foule de névroses. Si l’on n’emploie pas le haschisch on peut employer une préparation dite lavamesh, à 20 ou 80 grammes, et qui n’est que du haschisch associé à du sucre, des pistaches et quelques aromates. On emploie aussi la teinture de haschisch, 10 à 28 gouttes, toutes les deux ou trois heures, dans les accès d’asthme, dans l’hystérie, dans l’irritabilité nerveuse, etc. »

Dictionnaire de Thérapeutique Médicale et Chirurgicale de Bouchut et Despres

De 1850 à 1937, près d’une centaine de maladie étaient traitées par les teintures de cannabis. La pharmacopée américaine possède de nombreux documents et articles à ce sujet. Malheureusement, sans indication précises des taux de cannabinoïdes, peu de données sont retirables de ces utilisations.

Au XIXème siècle la prise de cannabis était donc librement répandue, le nombre de toxicomane devint important. Malgré le grand enthousiasme que portaient de nombreux médecins à l’égard du chanvre indien, la fin du XIXème siècle marque le début du déclin de l’utilisation du cannabis.

En effet, les différentes préparations à base de cannabis vendues en pharmacie n’étaient pas standardisées, les lots n’avaient donc pas tous la même puissance, ce qui parfois était cause d’échec thérapeutique ; les réactions au cannabis pris par voie orale semblaient inégales et imprévisibles.

De plus, les progrès de la chimie allaient permettre d’isoler à partir d’autres plantes de nombreux principes actifs, tels que la morphine et la codéine issues de l’opium ; mieux dosables et plus constants dans leurs effets que les simples extraits utilisés jusqu’alors. Des médicaments de synthèse, comme les barbituriques ou l’aspirine, firent aussi leur apparition sur le marché.

Une innovation importante fut l’invention de la seringue hypodermique, facilitant l’usage des opiacés solubles dans l’eau et permettant d’obtenir le soulagement rapide de la douleur. Le cannabis quant à lui, en raison de sa liposolubilité, ne pouvait être utilisé par voie injectable à la différence de médicaments plus modernes. Le chanvre et ses dérivés furent interdits en France par la loi de la prohibition des psychotropes en 1916.

Puis le cannabis fut supprimé définitivement de la pharmacopée américaine en 1941 et de la pharmacopée française en 1953 (l’édition de 1949 mentionnait encore teinture et extrait, indiqués comme sédatifs dans les douleurs gastriques et dans certaines pathologies mentales).

En 1964, R. Mechoulam isola le delta-9-tetrahydrocannabinol ou THC, principal composé psychoactif du cannabis, relançant dès lors l’intérêt de la plante. Puis les chercheurs ont mis en évidence que le cannabis exerçait son action en mimant l’action d’une molécule naturellement présente dans le cerveau : l’anandamide.

Avec celle-ci, c’est un nouveau système de communication nerveuse qui est découvert et que les chercheurs explorent encore aujourd’hui.

Les études menées ont abouti, au milieu des années 80, à la mise au point par un laboratoire américain (Roxane Laboratories) d’un médicament à base de Δ-9-THC : le dronabinol. Il est indiqué dans le traitement des nausées et vomissements induits par la chimiothérapie anticancéreuse.

Aujourd’hui, plusieurs médicaments à base de THC et autres cannabinoïdes sont mis sur le marché pour leurs propriétés anti-émétique, orexigène ou encore analgésique. D’autres propriétés plus inattendues du cannabis sont actuellement à l’étude : il inhiberait la prolifération des cellules tumorales dans le cancer du sein, protégerait des accidents vasculaires cérébraux et serait un anesthésique local, et encore de nombreux autres sujets.

Un grand merci au DR BIARD pour ce résumé auquel nous avons ajouté quelques dates.

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