
- Date09 août 2019
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Belgique: le CBD en pharmacie
La Belgique fait bouger les choses en Europe, et c’est un pas de plus que viens de réaliser ce joli petit pays : le Cannabidiol (CBD) est désormais disponible en pharmacie, sur prescription d’un médecin. Belgique: le CBD en pharmacie
C’est l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé ( AFMPS ) qui a annoncé via une circulaire, ce mardi, l’information.
Le CBD, cannabinoide issu du chanvre dont nous traitons la quasi-totalité des études scientifiques réalisées dans le monde, se retrouve désormais dans la pharmacopée luxembourgeoise.
En Belgique, l’arrêté royal de Juin 2015 interdit toute prescription et délivrance par les pharmaciens de produit contenant du THC, aux vertus psychotropes.
Comme en France, seul le médicament SATIVEX ( et EPIDIOLEX chez nous) est autorisé et diffusé dans les pharmacies du pays. Dans cet arrêté, le CBD (Cannabidiol) était également interdit de prescription, car il aurait pu présenter des traces de ‘contamination’ de THC.
Mais c’est désormais du passé : l’agence à officiellement autorisé l’utilisation de “matières premières telles que le cannabidiol contenant des traces de THC” a partir du moment ou le patient utilisant le produit ne pourra être assujettis à des doses de plus de 1 microgramme de THC par kg de poids de corps par jour.
La circulaire précise également l’obligation pour les pharmaciens mettant à disposition ce CBD doivent surveiller les effets indésirables induit par le produit, mais surtout, et c’est primordial à nos yeux, doivent se former sur la science des cannabinoïdes. Le porte-parole de l’AFMPS,
Olivier Christiaens, s’est exprimé dans la tribune de levif.be :
Il souligne que le CBD peut être vendu légalement comme médicament uniquement par les pharmaciens. Il met également la population en garde contre les “CBD shops”, qui proposent des produits à base de cannabidiol. “Contrairement aux pharmacies, il n’y a pas de supervision et de suivi médical dans ces magasins. Seules les pharmacies peuvent administrer le CBD en tant que médicament.” Les pharmaciens peuvent transformer la matière première pharmaceutique CBD – une poudre – en huile, en pilules ou en pommade. Aux États-Unis, il existe notamment un médicament antiépileptique reconnu à base de CBD.
Le gouvernement belge à donc en quelques temps sécurisé et adapté la distribution de CBD, selon leur principes :
- Fleurs de CBD en produit à fumer, taxés fortement et donc distribuable par les commerces qui peuvent se permettre de marger peu
- Huile de CBD en pharmacie
C’est, à nos yeux, la pire possibilité possible pour la mise à disposition des cannabinoïdes.
Article rédigé par Hexagone Vert
Commentaires (5)
Cher Jean-Baptiste,
Merci pour votre retour, je partage entièrement votre avis concernant les fleurs. Concernant les préparations magistrales en pharmacie, on peut en effet déplorer que la crainte irrationnelle du THC et l’obsession du “pur” va obliger les pharmaciens à se tourner vers des cannabinoïdes de synthèses, ou tout simplement une forme isolée d’un seul cannabinoïde. Mais n’est-ce pas une porte d’entrée quand même appréciable quand on connait la tendance qu’ont beaucoup de pays de la région à fermer tout simplement la porte ? La formation des praticiens aurait pu préceder mais elle peut également suivre (de même que l’extension à d’autres formes du cannabidiol voire à d’autres cannabinoïdes). D’autre part je trouve que c’est une manière plutôt intelligente, une fois n’est pas coutume, de contourner l’hypocrisie des “novel food” (d’autant que cela peut potentiellement déboucher sur un remboursement des traitements pour les usagers). Je trouve au contraire que c’est très intéressant de ne pas hésiter à placer directement le cannabidiol dans la sphère “thérapeutique”, d’autant plus lorsqu’on le combine au savoir-faire des pharmaciens (préparation magistrale). J’ai l’impression que cela augmente les chances de voir s’élever le débat, plutôt que de voir le cannabidiol sous formes concentrées fleurir dans toutes sortes de magasins souvent borderline. Peut-on à la fois militer pour la reconnaissance du potentiel thérapeutique des cannabinoïdes et proposer que ceux-ci soient d’emblée accessibles via un réseau qui a toutes les chances de ne pas respecter la rigueur nécessaire pour soigner ? Ne pensez-vous pas que les pharmacies peuvent-être un bon “sas de décompression” pour dépassionner un peu le débat ?
Au plaisir de vous lire !
Bonne journée,
G
Bonjour à toute l’équipe Hexagone Vert,
Tout d’abord, merci pour votre travail quotidien de sensibilisation et d’information. Ensuite, par curiosité, pourriez-vous expliquer pourquoi vous considérez que la régulation adoptée par la Belgique soit la pire solution possible ? Pour les fleurs comme pour les huiles ?
Je vous remercie d’avance pour votre réponse !
Au plaisir de vous lire,
Gauthier
Bonjour Gautier et merci pour votre commentaire.
Tout simplement car, comme dans beaucoup de pays, les fleurs se retrouvent à un prix inaccessible pour beaucoup de patients. Ils devrons pour beaucoup se tourner vers le marché noir.
Concernant la mise à disposition en pharmacie, tout simplement car ces produits seront surement basés sur des cannabinoïdes synthétiques. De plus, leur utilisation demande une connaissance qui n’est pour l’instant pas dispensé au sein du corps médical.
Au plaisir,
“C’est, à nos yeux, la pire possibilité possible pour la mise à disposition des cannabinoïdes.”
Vous préféré qu’il soit distribué dans des boutiques de E-liquide par des personnes qui ne comprennent un vié au Cannabinoides et systeme endo et encore moins à un protocole de soin ?
Bonjour Cendar et merci pour votre message.
Surtout pas, mais encore moins de proposer des fleurs à un prix inaccessible pour beaucoup de patients, ou des cannabinoïdes de synthèse par des personnes non formées en pharmacie.